« Alors que les défenseurs de la liberté montrent leur soutien et solidarité avec les Iraniennes dans la résistance pour la liberté et l’égalité, nous annonçons aujourd’hui la formation d’un groupe de solidarité avec les femmes iraniennes pour un Iran libre », a annoncé Edit Bauer le 23 février au Parlement européen à Bruxelles.
L’eurodéputée slovaque, qui préside le groupe de solidarité, intervenait devant 150 parlementaires et assistants réunis à l’invitation d’Eva-Britt Svensson, présidente de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres, pour débattre sur « Les femmes, avant-garde du changement démocratique en Iran ». L’invitée d’honneur était Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne. La réunion a été l’occasion d’annoncer la création du groupe parlementaire de solidarité avec femmes pour un Iran libre qu'elle préside.
Voici l’intervention d’Edit Bauer :
Vous serez probablement d’accord avec moi qu’il s’agit d’un événement très spécial pour la célébration de la Journée internationale des femmes. Il n’est pas habituel de commencer nos réunions sur la Journée des Femmes avec un tel document [une liste de 2744 noms et caractéristiques de femmes de l’OMPI exécutées par le régime des mollahs; liste remise par Mme Radjavi à la présidente de la commission Eva-Britt Svensson]. Ce n’est pas habituel d’entendre une telle vision d’un Iran libre en de telles circonstances. Nous découvrons aujourd’hui l’idée que les femmes iraniennes se font de leur avenir.
Certaines de ces revendications [proposées par Mme Radjavi] sont un peu étranges pour des oreilles européennes. Certaines pourraient aussi être rédigées par n’importe quel Etat membre.
« Les tribunaux devront considérer les témoignages et déclarations écrites sous serment des femmes comme ayant le même poids que ceux des hommes », c’est vraiment inhabituel.
« Les femmes seront libres de choisir leurs propres vêtements », ce n’est vraiment pas habituel. « Afin d’éviter toute inégalité, le gouvernement devra nommer des femmes pour au moins la moitié de ses postes, et les partis politiques seront tenus de choisir des femmes pour au moins la moitié de leurs candidats aux élections législatives. » ça c’est vraiment courageux.
Mais « les femmes bénéficieront des mêmes droits que les hommes en matière d'héritage, de contrats et de gestion des biens » ce n’est vraiment pas quelque chose que nous sommes habituées à entendre souvent ou « Les femmes auront le droit d'obtenir la garde de leurs enfants », c’est crucial.
« La peine de mort contre les femmes sera abolie, la torture et les traitements dégradants et humiliants pour les femmes seront interdits », c’est vraiment d’actualité. « Le viol sera considéré comme un crime partout où il se produira », c’est ce que l’on demande aujourd’hui, au XXIe siècle. « Les lois brutales et épouvantables comme la lapidation seront abolies ».
Il me semble que cela donne une image précise des conditions auxquelles est confronté le mouvement pour la liberté en Iran et le mouvement de femmes qui est en première ligne.
Les violations systématiques des droits fondamentaux des femmes par la dictature religieuse en Iran, ignorant leurs libertés sociales et politiques inquiètent gravement la communauté internationale, particulièrement les militantes de la défense des droits des femmes.
Ces trente dernières années, des dizaines de milliers de prisonnières politiques ont été exécutées et bien plus arrêtées et torturées. Le livre qui vient d’être présenté contient uniquement des noms et des photos. C’est vraiment choquant. Parmi celles qui ont été exécutées, il y a des fillettes de 13 ans et des grand-mères de 70 ans.
Selon des informations des organisations de droits humains, les jeunes, hommes et femmes, sont violés dans les prisons du régime en Iran. Ces derniers mois, un soulèvement populaire de masse contre la dictature religieuse a inspiré beaucoup de gens pour un changement démocratique dans le pays. Les femmes sont en première ligne des manifestations, résistant courageusement aux forces de la répression armée. Beaucoup d’entre elles arrêtées dans les rassemblements sont accusées d’être Mohareb, ennemies de Dieu, et ont été condamnées à mort.
Dans un communiqué, Amnesty International a rapporté que ces derniers mois, les autorités judicaires et politiques du régime ont annoncé à plusieurs reprises que puisque le mouvement d’opposition iranien OMPI existe toujours, tous ses membres et sympathisants, y compris ceux qui sont uniquement engagés dans des actes politiques de propagande sont considérés Mohareb et seront condamnés à mort.
Dans de telles circonstances et alors que les défenseurs de la liberté montrent leur soutien et solidarité avec les Iraniennes dans la résistance pour la liberté et l’égalité, nous annonçons aujourd’hui la formation d’un groupe de solidarité avec les femmes iraniennes pour un Iran libre. Travaillant en coordination étroite avec les « Amis d’un Iran libre », intergroupe informel au Parlement européen créé en 2004 et qui est dirigé par des personnalités comme Alejo Vidal-Quadras, Vice-président du PE, ou M. Struan Stevenson, notre collègue britannique.
Le groupe aura pour but :
- de révéler et de condamner la poursuite des violations systématiques des droits des femmes en Iran, surtout lors du soulèvement national ;
- de soutenir les revendication du peuple pour une société ouverte et une république démocratique et laïque ;
- Il travaillera à la libération des prisonniers politiques et de ceux arrêtés dans les manifestations, surtout les femmes détenues ;
- Il soutiendra les efforts du CNRI et spécialement de sa présidente élue Maryam Radjavi qui œuvre pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines ;
- Il exprimera notre solidarité avec les droits des femmes contre la dictature religieuse, et notre solidarité avec les femmes d’Achraf ;
- Il soutiendra la résolution d’avril 2009 pour Achraf et soutiendra la lutte des femmes iraniennes pour un meilleur futur et la liberté.
Je voudrais vous demander d’adhérer à ce groupe. Je suis sure que les Iraniennes méritent notre soutien
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